Le manque de stationnements dans les espaces et sites publics est un frein majeur au développement de la pratique du vélo. Mais comment financer et déployer une offre de stationnement pour les vélos réellement adaptée aux besoins des usagers ?
Publié le 11 mai 2023
Les plans Vélo successifs et les décrets de loi visent à tripler la part modale du vélo dans les déplacements du quotidien d’ici 2024. En se dotant de stationnements pour les vélos, les espaces et sites publics contribuent à encourager la pratique.
Depuis 2018 et le lancement du premier plan national Vélo et mobilités actives (2018-2022), le vélo est au cœur des politiques d’écomobilité. Dédié à la « Sureté », l’un des quatre axes du plan intègre la création de stationnements sécurisés, afin de lever l’un des premiers freins à la pratique du vélo.
Le nouveau plan national Vélo et mobilités actives (2023-2027) entend « passer à la vitesse supérieure ». La création d’emplacements de stationnement sécurisés est donc, plus que jamais, au cœur du sujet, relayée par les différents plans Vélo régionaux, départementaux et métropolitains. Selon l’Enquête nationale sur les politiques modes actifs du Club des villes et territoires cyclables et marchables, 480 000 places de stationnement devraient être créées par 400 collectivités territoriales sur l’ensemble des mandats locaux en cours.
L’absence d’équipements de stationnements sécurisés, ainsi que la peur du vol, constituent les principaux freins à la pratique du vélo. Un stationnement de qualité, bien dimensionné, aide à lutter efficacement contre le vol et le vandalisme et, ainsi, à encourager et développer la pratique du vélo.
Proposer des solutions de stationnement de proximité favorise son usage au quotidien, en garantissant aux cyclistes qu’ils disposent d’aménagements sécurisés pour stationner leur vélo en fonction de leurs différents besoins : démarches administratives, accès à une gare ou à un commerce, etc. L’augmentation de la pratique du vélo au quotidien contribue ainsi à rendre les villes plus agréables à vivre, en favorisant les arrêts fréquents.
Entré en vigueur le 26 décembre 2022, le décret de loi relatif à la sécurisation des infrastructures de stationnement des vélos dans les bâtiments impose de nouvelles obligations en matière de création de stationnement vélo.
Pour les services publics, le législateur a fixé un seuil minimal d’emplacements correspondant à :
Pour en savoir plus sur ces obligations légales, consultez notre article “Stationnements pour les vélos : que dit la loi ?”.
Par ailleurs, en concertation avec les collectivités territoriales concernées, l’article 53 de la Loi d’orientation des mobilités (LOM) a fixé à la SNCF des objectifs en matière de stationnement vélo. Au 1er janvier 2024, 1 000 gares ferroviaires et routières ou Pôles d’échanges multimodaux (PEM) devront être en mesure de proposer 90 000 emplacements sécurisés pour les vélos.
En favorisant la pratique du vélo, le stationnement sécurisé contribue à :
Responsables de sites publics, acteurs en charge de la mobilité, de l’urbanisme, de la voirie et associations d’usagers doivent être associés à la réflexion en amont du projet. Cette concertation préalable permet d’intégrer la création du stationnement vélo à la politique vélo globale de la collectivité.
Afin d’adapter son offre de stationnement pour les vélos à la demande, la collectivité doit tenir compte des usages et des différents types de vélos pour la conception de ses stationnements. La capacité doit être évaluée en fonction de la pratique attendue et non de la pratique actuelle, souvent entravée par le manque de stationnements sécurisés.
L’offre de stationnement doit être multiple, modulable et évolutive, de façon à pouvoir s’adapter aux besoins des usagers. Chacun, en fonction de ses activités de courte, moyenne ou longue durée, peut avoir besoin tour à tour d’une consigne sécurisée, d’un simple abri ou d'arceaux en accès libre.
Un stationnement vélo doit être :
Les collectivités éligibles au programme Alvéole Plus bénéficient d’un accompagnement à la maîtrise d’ouvrage. Cette prestation de conseil express ou approfondi est prise en charge à 100 %. Elle porte sur :
En intégrant le programme, les collectivités bénéficient d’un cofinancement pour l’installation d’attaches, d’abris et de consignes dédiées au stationnement des vélos. Alvéole Plus participe au financement d’un stationnement vélo à hauteur de 40 % de l’enveloppe globale, et jusqu’à 50 % de l’investissement pour les espaces et sites publics situés en ZFE-m.
Testez l’éligibilité de votre collectivité au programme Alvéole Plus en consultant la liste des bénéficiaires éligibles et les modalités de déploiement du programme, afin de connaître le type d’équipements pris en charge.
Pour en savoir plus sur les conditions d’éligibilité et de financement, consultez la page dédiée aux espaces et sites publics.
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