Stationnement vélo : regards croisés entre Les Sables d’Olonne et Bourg-en-Bresse

Le projet soutenu par Alvéole Plus aux Sables d'Olonne illustre bien cet art du compromis territorial dans un contexte de rareté du foncier. Installé au collège Pierre-Mauger en centre-ville, cet abri de 74 places répond à une double demande : "241 agents de la collectivité bénéficient d'un vélo de fonction. Ils avaient besoin d'un stationnement sécurisé, et le collège avait aussi besoin d'un abri pour les vélos des collégiens."

La solution ? Un abri divisé en deux parties : une section sécurisée par badge pour les agents municipaux, accessible depuis le domaine public, et une partie ouverte dans l'enceinte du collège pour les élèves. "C'est une seule dalle avec une cloison de séparation. La conception est simple mais efficace", précise Gaëlle Trévien-Boussard.

L'abri de Bourg-en-Bresse, lui, est né du premier budget participatif de la ville en 2022. Installé près du parking du Champ de Foire, qui accueille le marché deux fois par semaine, il répond à une sollicitation récurrente des habitants et habitantes. "Il y avait plusieurs demandes d'abris à vélo près du marché qui ont été regroupées en un seul projet", explique Bertin Dalmais, chargé d’études mobilités à la ville.

Le succès est au rendez-vous : "Les jours de marché, l'abri est complètement plein, autant sur les vélos classiques que les vélos cargo. Le reste de la semaine, il est rempli à moitié." L'abri, qui dispose d'emplacements spécifiques pour les vélos cargo, illustre l'attention portée à la diversité des pratiques.

Le stationnement : un levier stratégique dans une politique plus large

Pour les deux collectivités, le soutien du programme Alvéole Plus a été un plus. À Bourg-en-Bresse, le cofinancement a allégé la pression sur le budget participatif, permettant de financer d’autres projets en parallèle.

Mais le stationnement sécurisé reste un sujet complexe, notamment aux Sables d’Olonne, où les demandes émanant de copropriétés privées posent question. "On est parfois sollicités pour installer des abris fermés au pied d’immeubles, mais juridiquement c’est difficilement envisageable : on ne peut pas utiliser de l’espace public financé par la collectivité pour des usages strictement privés", souligne Gaëlle Trévien-Boussard. Au-delà du foncier, c’est aussi la question de la gestion qui se pose : abonnements, maintenance, suivi... "Avant de se lancer dans du stationnement collectif sécurisé, il faut vraiment diagnostiquer les usages : pour qui, pour quoi, et quelle gestion ?"

À Bourg-en-Bresse, l’enjeu actuel est d’achever le maillage en stationnement sur l’espace public. La ville équipe progressivement tous les lieux publics (gymnases, centres sociaux, salles de quartier) via des arceaux ou des racks adaptés, avec l’appui d’un appel à projets porté par l’agglomération.

Bourg-en-Bresse met également l'accent sur la communication, avec "un guide des bonnes pratiques sur le partage de l'espace et une carte des aménagements et stationnements répertoriant tous les services vélo de la ville, distribuée via le magazine municipal." La ville travaille aussi à une politique vélo plus inclusive, avec le lancement d’un groupe de travail sur les besoins spécifiques des usagers et usagères en situation de handicap.

Le baromètre vélo : un outil d’aide à la décision

Alors que la consultation du Baromètre vélo 2025 est ouverte jusqu'au 2 juin, les deux collectivités soulignent l'importance de cet outil. Porté par la Fédération des Usagères et Usagers de la Bicyclette (FUB, qui pilote aussi le programme Alvéole Plus), cette grande enquête participative sur le vélo en France permet de recueillir le ressenti des habitants et habitantes sur les conditions de circulation à vélo dans leur commune. "C'est un bon indicateur qui nous aide à prioriser les pistes d'améliorations de manière pertinente. Cela nous permet également d'obtenir une cartographie des besoins par les usagers.", explique Bertin Dalmais. En 2021, Bourg-en-Bresse s'était classée 2e dans la catégorie des villes moyennes.

Aux Sables d'Olonne, la baromètre est aussi suivi avec attention : "On sait très bien ce qu'il faut faire. Le baromètre confirme nos orientations : continuer les aménagements, sensibiliser sur les conflits d'usage vélo-piéton, développer le stationnement sécurisé", note Gaëlle Trévien-Boussard.