Avec près de 400 places de stationnement créées sur une quarantaine de sites de l’agglomération, Montluçon Communauté dans l’Allier accompagne le développement du vélo sur son territoire. Lilian Cazeaud, chargé de mission vélo, revient sur cette dynamique portée par le schéma directeur vélo et soutenue par le programme Alvéole Plus.
Publié le 16 décembre 2025
Notre schéma directeur vélo a été voté en 2022. Il s'articule autour de cinq axes structurants. Le premier concerne la réalisation d’un réseau de 45 km d’aménagements cyclables dits “prioritaires”, en site propre, pour relier la ville de Montluçon, centralité de près de 35 000 habitants, avec les communes extérieures et les quartiers périphériques.
Le deuxième axe porte sur le développement du vélo loisir et tourisme, notamment avec des projets de voies vertes et la mise en valeur d'un réseau de 200 km de chemins ruraux et sentiers existants. Le territoire est également le point de départ/d'arrivée de 3 véloroutes nationales (V46, V75, V87).
Le troisième axe, c'est le stationnement vélo. Suite au vote du schéma directeur, nous avons identifié la nécessité d'implanter des abris vélo sur tous les sites publics sportifs, culturels et administratifs d'intérêt communautaire : les gymnases, les stades, les médiathèques, les salles de concert, etc. L'objectif était que chacun de ces équipements dispose d'abris vélo.
Le schéma directeur vélo inclut des ratios de places de stationnement à atteindre par commune en fonction du nombre d'habitant·es. Par exemple, pour Montluçon, la ville-centre, le ratio est de 30 places pour 1 000 habitant·es à moyen terme, et 45 à plus long terme. Cela implique à la fois des abris vélo et des arceaux standards.
Le quatrième axe concerne les services vélo. Nous proposons depuis 2020 une aide à l'achat de vélos pour les habitant·es du territoire, sans condition de ressources. Ce dispositif a été élargi au fil des années aux vélos musculaires ainsi qu’aux vélos d’occasion (achetés chez un revendeur du territoire) puis aux vélos spéciaux : cargos, longtails, vélos adaptés aux situations de handicap, et même aux kits d'électrification.
Nous mettons également en place depuis 2022 le dispositif Savoir Rouler à Vélo dans les écoles de l’agglomération, notamment grâce au soutien financier du dispositif Génération Vélo. Nous proposons 100 vélos à assistance électrique en location via notre délégataire de service public. Nous avons également contracté un partenariat avec la plateforme Geovelo pour mettre à jour nos données cartographiques et valoriser nos itinéraires cyclables. Plus d’une trentaine de boucles loisir sont disponibles sur cette plateforme de plus en plus identifiée par les cyclistes, locaux comme touristes. Elles s’adressent à tous les publics, des familles en quête de balades paisibles aux sportifs plus aguerris (vélo de route, gravel, vtt).
Un dernier axe est relatif aux actions dites d’animation et de communication visant à faire connaître le travail de la collectivité autour du développement du vélo et sensibiliser les usagers aux nombreux bienfaits du vélo (santé, économique, environnement, etc.). Nous participons notamment aux campagnes annuelles de Mai à vélo, "Cyclistes, brillez !" ou encore au Challenge mobilité porté par la Région Auvergne Rhône Alpes. Nous alimentons chaque semaine une page Facebook d’actualités locales appelée “A vélo dans l’agglo” comptabilisant près de 550 abonnés.
Nous avons équipé 38 sites sur le territoire entre 2022 et 2025, ce qui représente près de 400 places de stationnement dont la majorité ont été subventionnés par le dispositif Alvéole Plus. Le programme a permis de lancer une réelle dynamique en créant un effet d’opportunité.
Alvéole Plus a vraiment permis d'identifier le stationnement comme un axe prioritaire et de développer rapidement des infrastructures de stationnement nécessaires et qualitatives.

Sur les stades et gymnases, l'utilisation est très “événementielle”. Il y a des choses à réfléchir autour du stationnement provisoire sur ces sites-là, parce que 90 % du temps, il n'y aura aucun vélo, mais lors d'événements, il y a un gros besoin, avec des vélos accrochés un peu partout autour, dans une logique finalement similaire aux stationnements automobiles mais avec des besoins d’espace bien plus restreints.
Nous aimerions travailler davantage sur le sujet des déplacements des agent·es de la collectivité. Au lieu de privilégier la voiture sur des trajets courts, l'idée serait d'inciter à utiliser le vélo ou la marche pour des déplacements inférieurs à un certain nombre de kilomètres. Commencer par montrer l’exemple en interne en somme. Le fait d'avoir installé des stationnements vélo sur tous les sites administratifs, culturels et sportifs où les agent·es sont amené·es à se rendre régulièrement, c'est un atout pour développer cette pratique.
S’il est évident, pour des raisons techniques et financières, qu’on ne pourra pas intégrer des aménagements cyclables en site propre partout, une réflexion reste à mener sur la cohabitation entre les différents modes de déplacements sur de nombreux axes partagés, ce qui passe par un apaisement du trafic motorisé, notamment en zone urbaine dense. Au-delà de cet aspect sécuritaire de cohabitation, cela présente un réel enjeu d’amélioration du cadre de vie pour les habitants qui font face à des nuisances sonores non négligeables. Ce sujet de l’apaisement de l’espace public est donc un sujet essentiel mais qui nécessite une réflexion collective.
Ces derniers mois, du fait du contexte économique et politique national, il est difficile de ne pas constater un certain ralentissement de la dynamique des politiques publiques visant à encourager la réalisation de ces aménagements cyclables, puisque comme souvent les financements restent le nerf de la guerre. Néanmoins, comme toutes situations de floue, elles peuvent être amenées à s’éclaircir !
Certaines personnes n’identifient pas encore la pertinence de ces aménagements mais c'est préparer le territoire à l'avenir et créer une partie des conditions de son attractivité et de sa résilience. Si dans nos territoires tous les déplacements ne sont pas faisables à vélo, une grande majorité concerne des petits déplacements inférieurs à 5 km, ce qui représente un réel potentiel de report modal quand on sait combien la voiture est devenue un réflexe pour tous les déplacements, y compris les plus courts. En cas de « crises », qu’elles soient d’ordre économique, énergétique, ou climatique, les territoires qui auront su préparer les conditions favorables à des déplacements et un tourisme plus sobres, dans lesquels le vélo a toute sa place à jouer, seront plus résilients et attractifs, ce qui doit rester notre boussole.
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