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Haute-Garonne : des box vélos sur les aires de covoiturage pour encourager l’intermodalité

Avec le soutien d’Alvéole Plus, le conseil départemental de la Haute-Garonne a installé des consignes vélos individuelles sur 18 aires de covoiturage, dans une logique de développement de l’intermodalité. Éric Jubault, chef de service projet à la direction des routes, revient sur cette initiative.

Publié le 25 août 2025
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Pourquoi avez-vous souhaité équiper les aires de covoiturage de stationnements vélos sécurisés ?

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Cela s’inscrit dans notre volonté d’avoir une approche plus globale des mobilités. Le département déploie activement des aires de covoiturage, mais rapidement, la question de leur accessibilité s’est posée. Nous avons travaillé sur l’accessibilité piétonne, mais aussi sur l’accessibilité à vélo. Cela impliquait non seulement d’aménager des cheminements cyclables, mais aussi de proposer des équipements de stationnement adaptés et sécurisés pour les usagers.

C'est là que le dispositif de subventions Alvéole Plus est apparu comme une opportunité intéressante, nous permettant à la fois d’investir dans des équipements homologués et d'obtenir un financement. Le programme a clairement été un déclencheur : il nous a permis de déployer davantage de stationnements, plus rapidement, et sur un plus grand nombre d’aires.

Concrètement, quels types de stationnements avez-vous aménagés ?

Dans le cadre du programme Alvéole Plus, nous avons équipé 18 aires de covoiturage de consignes individuelles sécurisées pour vélos. Nous avons installé trois modules de deux boxs, soit six consignes individuelles par site. Ce format nous semblait adapté et correspondait au nombre minimum pour bénéficier du soutien d’Alvéole Plus. Ces équipements servent également de support de communication, avec un travail graphique sur les parois latérales qui permet de rendre visible l'action du conseil départemental.

Comment s'est déroulé le déploiement de ces équipements ?

Il s’est déroulé en deux phases. Nous avons d’abord fait un état des lieux des aires déjà en service où il était pertinent d'installer des box vélos. Cette première vague d'équipement a pris environ un an à un an et demi, le temps de déposer les dossiers, obtenir les subventions, commander les équipements et compléter les aménagements sur site.

Ensuite, nous sommes passés à une seconde phase. Désormais, pour tout nouveau projet, l’intégration des boxs vélos est envisagée.

Quels sont les premiers retours sur l'utilisation de ces équipements ?

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Nous avons mis en place un système de relevés de fréquentation. Sur certaines aires, les box sont régulièrement utilisés. D’autres sites montrent des usages plus occasionnels.

Nous souhaiterions à l'avenir réaliser des enquêtes de terrain plus approfondies pour mieux comprendre les motivations des utilisateurs et les raisons pour lesquelles certains équipements sont utilisés ou non.

Comment ces équipements contribuent à encourager l'usage du vélo au quotidien ?

Ils contribuent à favoriser l'attractivité de nos aires de covoiturage. La spécificité de notre dispositif est qu'il s'inscrit dans une logique d'intermodalité ou de multimodalité : les usagers prennent le vélo pour rejoindre l'aire de covoiturage, c'est une double démarche vertueuse.

C'est une démarche différente de celle qui consiste à mettre des box vélos pour encourager la population à aller directement à vélo jusqu'à leur destination. Ici, on est vraiment dans une étape d'une chaîne de déplacement. Même si nous sommes sur des territoires éloignés des lieux de travail, cela donne la possibilité à certaines personnes d'utiliser leur vélo dans leur trajet domicile-travail via le covoiturage ou le transport en commun.

Comment ces projets de stationnement s'inscrivent-ils dans le cadre des politiques de mobilité et environnementales du département ?

La « Feuille de route bifurcation écologique pour la Haute-Garonne 2025-2030 », adoptée en juin dernier, marque une rupture et grave dans le marbre une étape décisive de l’engagement du conseil départemental de la Haute-Garonne sur de nombreuses thématiques : eau, protection de l'environnement, alimentation, et bien sûr mobilité.

Les déplacements des Haut-Garonnais et des Haut-Garonnaises ont un impact direct sur le réchauffement climatique et la qualité de l’air. La priorité du Département est de repenser les déplacements en Haute-Garonne pour chaque territoire, urbain ou rural, en réduisant les gaz à effet de serre. Ceci en partenariat avec les autorités organisatrices de la mobilité, Tisséo, la Métropole de Toulouse ou la Région Occitanie.

Le conseil départemental de la Haute-Garonne est pilote sur l’aménagement cyclable et les aires de covoiturage hors métropole toulousaine et s’est fixé plusieurs objectifs :

Aménager des aires de covoiturage pour réduire l'utilisation de la voiture individuelle. Objectif : 3 000 places aménagées sur le territoire d'ici 2028 (59 aires en services pour plus de 1 500 places) pour mettre à tous les Hauts-Garonnais et Hautes-Garonnaises de disposer d’une aire à moins de 15 min, avec l'installation d'ombrières photovoltaïques, d'éclairage autonome solaire, d'intégration paysagère.

Aménager des réseaux cyclables à « haut niveau de service » qui allient sécurité et confort. Objectif : 140 km de REV. Sept Réseaux Express Vélo (REV) sont en cours de réalisation hors Toulouse Métropole, dont 10 km réalisés en 2024 et 12 km d’ici fin 2025. Le soutien financier aux communes et aux intercommunalités pour la création de pistes cyclables de proximité a été multiplié par 10 en 2022, avec un taux de financement incitatif à hauteur de 40 %.

Soutenir les grands projets de transports en commun favorisant le report modal et l’intermodalité pour les trajets du quotidien. Hors compétences, le Département soutient : les travaux de la 3e ligne de métro, la connexion de la ligne B et les lignes de bus urbains, le Service Express Régional Métropolitain (SERM), les Aménagements Ferroviaires au Nord de Toulouse, dont les travaux ont démarré en mai 2024, la Ligne Nouvelle du Sud-Ouest (LGV), en tant que 2e financeur d’Occitanie.

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