Une copropriété à Paris double ses capacités de stationnement vélo avec le soutien d’Alvéole Plus

Dans quel contexte s'est inscrit ce projet de stationnement vélo ?

À l'origine, nous disposions de quelques locaux à vélos dans l'entresol de notre résidence. Ces espaces étaient répartis entre plusieurs petits locaux techniques où environ 70 vélos étaient stockés en vrac, sans réelle organisation. En juin 2023, j'ai participé à un webinaire présentant le programme Alvéole Plus et les aides mises à disposition des copropriétés pour favoriser le développement de stationnements sécurisés pour les vélos.

Ce qui a été décisif dans notre démarche, c'est l'accompagnement sans frais pour la copropriété par un consultant pour étudier notre projet. Cette offre coïncidait également avec notre réflexion globale sur la mobilité au sein de la copropriété, puisque nous avions déjà entrepris l'électrification des places de parking pour les voitures. Il nous semblait logique et équitable de proposer également une amélioration des infrastructures pour les utilisateurs de vélos.

Comment avez-vous procédé pour évaluer les besoins ?

Avant de nous lancer dans le projet, nous avons réalisé un sondage auprès des résident·es qui a obtenu un taux de réponse de 37%, ce qui nous a permis d'avoir une vision claire des besoins. Cette consultation nous a notamment permis d'identifier les différents types de vélos présents dans la résidence : vélos classiques, vélos électriques, vélos cargos (long tail), vélos d'enfants... Ces informations ont été précieuses pour adapter nos choix d'équipements, notamment en prévoyant des espaces suffisamment larges pour les vélos cargos qui nécessitent plus de place.

Comment s'est déroulé l'accompagnement par Alvéole Plus ?

La consultante a joué un rôle déterminant. Elle nous a aiguillés sur les différents systèmes de stationnement et sur les critères à respecter pour bénéficier des primes Alvéole Plus. Son expertise nous a permis de voir des possibilités que nous n'avions pas envisagées initialement. Par exemple, nous pensions devoir construire des structures couvertes dans certains espaces fermés, mais elle nous a permis de comprendre que l'encorbellement existant de la terrasse était suffisant pour protéger les vélos de la pluie, ce qui répondait déjà aux critères d'Alvéole Plus.

Nous avons ainsi étudié tous les espaces exploitables : locaux en sous-sol, rez-de-chaussée, cours... Avec son soutien, nous avons pu définir plusieurs scénarios d'aménagement, avec une capacité totale variant de 140 à 250 places. Grâce à ces éléments très concrets, nous avons pu présenter un dossier solide et argumenté lors de l'assemblée générale de copropriété.

Au-delà de l'aspect technique, elle nous a aussi conseillé sur la gestion pratique, notamment en nous suggérant l’intégration de règles de gestion des espaces de stationnement dans le règlement intérieur de la copropriété et la mise en place d'un système de marquage pour éviter que des vélos abandonnés encombrent les espaces de stationnement.

Quelles solutions avez-vous finalement retenues ?

Nous avons opté pour une approche différenciée selon les usages, en exploitant au mieux les différents espaces disponibles dans la résidence. Pour les utilisateurs quotidiens, nous avons privilégié des racks sécurisés simples au rez-de-chaussée, dans des espaces couverts et facilement accessibles. Ces emplacements sont protégés par des grilles et équipés de vidéosurveillance pour garantir la sécurité des vélos. Les entresols sont désormais dédiés aux usages moins fréquents, tandis que les sous-sols accueillent les vélos utilisés occasionnellement.

Au total, nous sommes passés d'environ 70 à 140 places, soit un doublement de notre capacité. Pour dimensionner cette augmentation, nous nous sommes inspirés des nouvelles normes qui s’appliquent à la construction de nouveaux logements et préconisent un emplacement vélo par appartement.

Comment le projet a-t-il été accueilli par la copropriété ?

Le vote en assemblée générale a été validé à la majorité simple, avec environ 55% des copropriétaires qui ont voté pour. Le coût a pu susciter quelques réticences initiales. Cependant, nous avons pu faire valoir que ces améliorations contribuent à valoriser le patrimoine de la copropriété et à le rendre plus attractif, dans un contexte où de plus en plus de citadins abandonnent la voiture au profit du vélo.

Quels sont les retours après quelques mois d'utilisation ?

Les retours sont très positifs, particulièrement de la part des utilisateurs réguliers. Les racks en rez-de-chaussée sont occupés aux deux tiers, voire aux trois quarts, ce qui a permis de désengorger significativement les entresols.

Comment avez-vous géré l'aspect financier du projet ?

Le projet a bénéficié de subventions d'Alvéole Plus et de la Ville de Paris, pour un montant total d'environ 10 000 euros sur un budget global de 22 500 euros. Ces aides ont permis de réduire significativement le coût pour les copropriétaires, le ramenant à environ 125 euros par lot.

Quels conseils donneriez-vous à d'autres copropriétés qui envisagent un projet similaire ?

Je recommande de se lancer dans un projet avec Alvéole Plus, en bénéficiant de l'accompagnement d'un consultant. Dans notre cas, la multiplicité des solutions et des locaux nécessitait une expertise pointue. La présentation du projet par la consultante a d'ailleurs été décisive pour convaincre le Conseil Syndical et ultérieurement faire valider le projet en assemblée générale.