Chez Partie Commune, syndic pionnier de l’économie sociale et solidaire basé à Nantes, l’engagement écologique n’est pas une option, mais une évidence. Aurore Magnin, directrice générale de Partie Commune, partage avec nous sa vision du rôle que peuvent jouer les syndics dans la promotion des mobilités actives, notamment à travers le développement du stationnement vélo en copropriété.
Publié le 9 septembre 2024Partie commune est le premier syndic de l'économie sociale et solidaire. Contrairement aux syndics traditionnels souvent portés par des groupes immobiliers, nous nous concentrons uniquement sur la gestion des copropriétés, sans activité annexe comme la vente ou la location. Notre modèle repose sur trois piliers : l'écologie, le vivre ensemble et le réengagement des habitants sur leur lieu de vie.
Pour nous, c'est une évidence. Le stationnement vélo fait partie intégrante de l’audit des espaces communs que nous menons systématiquement lorsque nous prenons en charge une copropriété. Nous sommes convaincus que l'absence de solutions de stationnement adaptées dissuade l'usage quotidien du vélo. Un espace vélo sécurisé et accessible permet de lever les freins liés à son usage, et nous savons, en tant qu'utilisateurs réguliers de vélos, à quel point cela peut être crucial.
Si on ne dispose pas de stationnement pour son vélo, il est fastidieux de monter tous les jours son vélo jusque dans son appartement au troisième étage. Ou alors, on n’est pas incité à le sortir si on doit le stocker dans sa cave. De même, quand on ne dispose pas d’espace dédié pour l’entretenir ou changer une chambre à air, on ne l’utilise plus. C’est la raison pour laquelle un des enjeux pour favoriser l’utilisation du vélo au quotidien est d’essayer au maximum de trouver un espace commun pour le stationnement et l’entretien.
Très souvent, ces propositions sont bien reçues voire même attendues. Les copropriétaires sont généralement ravis que nous soyons proactifs sur ce sujet. Quand il n'y a pas d'espace vélo, cela génère parfois une frustration. On a souvent l’impression qu’il n’y a pas de lieu adapté mais, dans les faits, il est souvent possible d’utiliser des espaces auxquels personne n’avait pensé ou de les adapter.
Par exemple, quand on visite le parking, on constate parfois que la moitié des stationnements pour les voitures sont vides. La copropriété peut racheter une place de parking pour la transformer en espace vélo. En discutant, on parvient à faire émerger des solutions, même dans des copropriétés anciennes ou avec des contraintes architecturales.
Nous avons découvert Alvéole Plus il y a deux ans, et ce programme a été une révélation pour nous. Il nous a permis de formaliser des démarches que nous menions de manière plus empirique et de bénéficier d'une expertise clé en main, gratuite pour les copropriétés. Cela a considérablement facilité la mise en œuvre des projets, en particulier dans des copropriétés où la demande était forte, mais où les moyens ou l'expertise manquaient.
Mon conseil principal serait de ne pas hésiter à se tourner vers Alvéole Plus. C’est une formidable opportunité de bénéficier d’un accompagnement professionnel et de la réalisation de la phase d’étude sans frais pour la copropriété. Cela permet de surmonter les résistances souvent liées aux coûts ou de trouver des solutions d’aménagement pour débloquer des situations. Cette phase de conseil permet de disposer d’un rapport détaillé avec des propositions d’aménagements chiffrées, des plans, etc., le tout adapté à la typologie des habitants et des vélos utilisés. Le vélo est un sujet rassembleur, qui permet de développer un projet collectif. Même les personnes qui ne pratiquent pas forcément le vélo ne sont généralement pas réfractaires. Il y a une forme de bienveillance sur le sujet.
Nous anticipons une demande croissante pour des stationnements adaptés aux vélos cargos, long-tails, et autres types de vélos familiaux. Ces usages se démocratisent. Il est important d’anticiper dès maintenant ces besoins pour que les aménagements répondent aux réalités de demain, tant en termes d’espaces que d’usages.
En parallèle de Partie commune, nous avons créé une structure associative, Relève, qui se concentre sur la mesure d'impact de nos actions et l'animation du vivre ensemble dans les copropriétés. Le 23 novembre prochain, nous organiserons Les Voisinades, un événement dédié à la promotion du vivre ensemble, avec des conférences, des tables rondes, et un village de solutions. Ce sera l’occasion de partager nos outils et nos méthodes pour mieux vivre ensemble.
Jusqu’au 2 juin 2025, la FUB (Fédération française des Usagères et Usagers de la Bicyclette), qui porte le programme Alvéole Plus, organise la 4e édition du Baromètre vélo. Cette grande enquête citoyenne invite cyclistes comme non-cyclistes à évaluer la cyclabilité de leur commune. Cette édition prend une importance particulière à l’approche des élections municipales de 2026 : ses résultats permettront d’orienter les politiques cyclables locales et de mettre en lumière les besoins en infrastructures, notamment en matière de stationnement sécurisé.
Lambersart, commune de 28 000 habitants en banlieue lilloise, souhaite développer les alternatives à la voiture pour faciliter les déplacements de ses habitants. Avec le soutien du programme Alvéole Plus, la ville a déployé 16 box sécurisés de 6 places chacun dans deux quartiers aux maisons 1930 étroites, où il est difficile de stationner les vélos. Gilles Dumez, adjoint au maire chargé des déplacements et de la mobilité, revient sur ce projet.
Alvéole Plus propose des formations à la pratique du vélo entièrement prises en charge pour les habitants du parc social et les élèves dont les gestionnaires ont bénéficié du programme. Une initiative essentielle pour favoriser l’utilisation des infrastructures de stationnement et développer la pratique.